11 novembre 2014 Commémoration de l’armistice de 1918
Nous voici réunis pour commémorer l’armistice qui a mis fin à la première guerre mondiale . En effet, Il y a juste 96 ans comme aujourd’hui, à 11h, le 11e jour, du 11e mois de l’année 1918, la Grande Guerre, car c’est ainsi qu’on l’appelle, s’est enfin terminée.
Ce fut une explosion de joie pour la grande majorité des Français, plus particulièrement dans notre région traversée par le front. La guerre avait été longue, cruelle, provoquant des séparations douloureuses, des destructions, un nombre considérable de blessés, de morts laissant des veuves, des orphelins, des familles éplorées.
Il ne reste à ce jour plus aucun survivant de cette guerre, qui, pour la première fois dans l’histoire, fut qualifiée de mondiale. En effet, les hommes qui sont venus combattre dans ce coin de l’Europe, venaient de tous les continents : que ce soit l’Afrique avec les Tirailleurs sénégalais ou les Sud-Africains, l’Amérique avec les Canadiens ou les Américains des États–Unis, l’Océanie avec les Australiens ou les Néo-Zélandais, ou encore l’Asie avec les Indiens ou les Chinois dont certains reposent si près d’ici, à quelques km.
Quand le tocsin a sonné la mobilisation, c’était début août, dans la campagne on se préparait à la moisson, mais les hommes, répondant à l’appel, sont partis en direction des frontières pour défendre la patrie, persuadés que la guerre serait courte. Les vieux et les femmes ont alors pris le relais. Les quelques mois de guerre de l’année 1914, ont été dramatiques. On a frôlé la défaite quand, en septembre, l’ennemi s’est retrouvé à une quarantaine de km de Paris le long de la Marne. Mais le sursaut a été extraordinaire et finalement, fin décembre, après des efforts acharnés des deux côtés, la guerre de mouvement va s’arrêter. Alliés et ennemis vont se retrouver épuisés, face à face, à court de stratégies, le long d’une ligne de front de 700km, de la mer du nord en Belgique, jusqu’à la frontière suisse. Une nouvelle guerre va commencer, car par mesure de protection, les soldats vont s’enterrer : ce sera la guerre des tranchées.
Qu’en est-il de notre village pendant ces premiers mois de guerre ? Il reçoit les soldats du GVC Gardes des Voies de Communication, car il est traversé par une ligne de chemin de fer importante qui deviendra rapidement vitale, celle qui va de Calais à Lille donc en direction de la Flandre et de l’Artois sur la ligne de front. Nortkerque accueille aussi des soldats belges du 4e régiment de ligne de forteresse, qui sont hébergées dans les locaux communaux comme la mairie, l’école des filles ou chez l’habitant. Les premières réquisitions sont exigées...Les rares nouvelles qui viennent du front ne sont pas réjouissantes, on comprend que la guerre sera plus longue que prévu et déjà, le maire reçoit l’annonce de la mort de 7 soldats du village. C’est à ces hommes, que nous voulons rendre hommage aujourd’hui. Afin qu’ils ne soient pas seulement un nom gravé dans la pierre, laissons à des jeunes de l’école, le soin de les évoquer.
Francine Thorel.
Le 1er mort de la commune fut • Hector Waguet. Né à Guemps en 1891, il était devenu cultivateur à Nortkerque. Soldat de 2e classe au 150e régiment d’infanterie, il est entré en campagne le 1er août et il est mort « pour la France » à 23 ans, le 22 août 1914 lors de la terrible bataille de Mercy-le-haut en Meurthe et Moselle. • Elie Barras. Né à Licques en 1893. Soldat de 2e classe au 9e bataillon de chasseurs à pied, Il disparaît à Cesse dans la Meuse « tué à l’ennemi » le 28 août 1914 à 21 ans. L’avis officiel de décès n’est parvenu qu‘en mars 1915.
• Gaston Wils. Né à Nortkerque en 1886, soldat de 2e classe au 208e régiment d’infanterie, il est « tué à l’ennemi » le 28 août à Voulpaix dans l’Aisne lors de la bataille de Guise. Il avait 28 ans, il était marié à Adeline Théry.
• Victor Bomble. Né à Landrethun-les-Ardres en 1883, ouvrier agricole et l’ainé d’une famille de 8 enfants. Appelé le 12 août il part en direction des frontières, « mort pour la France » des suites de ses blessures sur le champ de bataille à Chavonne dans l’Aisne le 9 septembre 1914 à 31 ans.
• Emile Laliaux. Né à Nortkerque en 1892, il était tailleur (d’habits) dans le village. Soldat de 2e classe au 120e régiment d’infanterie, il est « tué à l’ennemi » le 3 novembre 1914 au bois de la Gruerie dans la Marne, il avait 22 ans.
• Joseph Vercucq. Né à Nortkerque en 1880, il était ouvrier agricole et petit cultivateur. Soldat de 2e classe au 162e régiment d’infanterie. Arrivé au corps le 12 août, il est blessé par balle près d’Ypres en Belgique. « Mort pour la France » le 11 (ou selon une autre source le 12) novembre 1914, à Pypegaale à 34 ans. Il est il y a 100 ans comme aujourd’hui.
• Julien Queste. Né à Estaires dans le Nord en 1885, il était garçon brasseur au village. Musicien et marié à Marie-Louise Niellen. Soldat de 2e classe au 8e régiment d’infanterie, il arrive au corps le 4 août et reçoit une balle pénétrante au crâne. Il en meurt le 5 septembre 1914 à Laon dans l’Aisne à 29 ans. L’avis officiel est reçu en mars 1915.
• Octave Colin. Né à Nortkerque le 1er septembre 1887. Il était cultivateur. Il avait été Zouave en Algérie d’octobre 1908 à juin 1919. Il est rappelé le 4 août 1914 il est porté disparu rapidement après le 19 août. Son décès est fixé au 10 septembre 1914 par avis du tribunal de St Omer le 1er décembre 1920. Il avait venait d’avoir 27 ans. • Marius Rigoulet. Né à Nortkerque en 1889, il était ouvrier agricole, Soldat de 2e classe au 154e régiment d’infanterie, « mort pour la France » le 5 décembre 1914 à Taissy les Reims (dans les tranchées de St Léonard), département de la Marne il avait 25 ans.