Commémoration du centenaire

Cérémonie de commémoration du centenaire de l’armistice le 11 novembre 2018.

« Nous voici pour la dernière fois réunis autour du monument aux morts de Nortkerque, dans le cadre du Centenaire de la Grande Guerre. Il y a 100 ans comme maintenant les cloches sonnaient non pour annoncer une mort, mais pour signifier la victoire finale contre l’ennemi. Cette victoire, tant attendue, a exigé de tous, hommes femmes, jeunes et vieux des efforts considérables et l’aide d’alliés heureusement nombreux. Plus de 8 millions de Français ont été mobilisés. Un million 375000 sont morts, parmi eux, 44 Nortkerquois soit 4.16 % de la population de notre village qui comptait en 1914, 1056 habitants.

Depuis 2014, chaque année, les enfants des écoles ont nommé et donné les circonstances de la mort des victimes du conflit. Jusqu’à présent l’année la plus meurtrière avec 13 morts, a été l’année 1915. L’an dernier on avait à déplorer la mort de seulement, 3 soldats. Qu’en est-il pour l’année 1918 ? On atteint le chiffre de 8 pour 1918 et 2 pour 1919 (à inclure dans le bilan puisque liés au conflit). L’année 1918 a été l’année de la reprise de la guerre de mouvement. Dès le printemps les Allemands n’ayant plus à lutter sur le front russe concentrent tous leurs efforts sur notre front pour remporter enfin la victoire. Il faut faire vite avant que l’aide américaine ne devienne décisive. Les mois de mars et avril voient la rupture du front dans les Flandres et au sud d’Arras, l’utilisation massive de toxiques par l’ennemi, de chars par les Alliés. L’angoisse grandit car l’ennemi se rapproche. C’est dans ce contexte que Constant Péron, le plus jeune de l’ensemble des victimes du village est porté disparu. Il faudra attendre 1927 pour connaitre son sort. Pourtant les alliés, plus nombreux, mieux armés, sous l’autorité d’un commandement unique, vont stopper puis repousser les Allemands. Ceux-ci se sentant vaincus détruisent tout pendant leur retraite : ponts, ports, gares, industries, mines… Quand l’armistice est connu, c’est un immense soulagement mais le bilan humain, démographique, économique, politique, moral est terrible. 60% des morts français avaient moins de 30 ans, cela se confirme à Nortkerque. Sur 44 morts, 27 avaient entre 20 ans et 30 ans soit 61% de la population. La majorité travaillait dans l’agriculture et ont été enrôlés dans l’infanterie qui a tant souffert. Au niveau national Il ne faut pas oublier les 600 000 veuves et 700 000 orphelins de guerre, ni les 300 000 grands blessés dont les Gueules cassées. Les rescapés veulent penser que cela en valait la peine car, croient-ils, après un tel carnage il n’y aura plus de guerre. Ils ont fait la der des ders. La vie va reprendre, les ruines seront relevées comme à Arras ou encore Béthune, que plusieurs d’entre vous ont pu découvrir il y a peu, le 6 octobre lors d’une journée commémorative à Lorette, l’Anneau de la Mémoire et Vimy. Car Il ne faut pas oublier et Le meilleur garant de la transmission ce sont les jeunes. Ce sont donc eux, qui vont maintenant évoquer la mémoire des Nortkerquois morts à la guerre en 1918 et 1919. »

Discours prononcé par Francine Thorel le 11 novembre 2018.

Merci à Francine pour ses recherches et l’aide apportée.